Cette photo de TRRS (usine) postée sur les réseaux sociaux éveille une réflexion sur le paradoxe du trial, où dynamisme et régression s’opposent de façon quasi permanente.
Un peu plus tôt ce matin nous avons mis en ligne un article sur l’hémorragie qui frappe le trial espagnol avec l’arrêt de la compétition d’un nouveau jeune pilote prometteur, donc une regression pour notre sport, ce qui s’oppose totalement avec le dynamise dont font preuve la majorité de nos constructeurs de motos.
En effet, à part certains qui nous servent la même moto depuis de très nombreuses années (ceci est une constatation et non pas une critique car certaines de ces motos sont tellement abouties qu’on comprend bien pourquoi ces constructeurs hésitent à changer) de nombreux autres font preuve d’un réel dynamisme, technologique en particulier.
Nos motos de trial sont de petites merveilles de technologies, compactes, légères, souples et puissantes, certaines dotées d’un démarreur électrique, d’autres de l’injection électronique, toutes de divers MAP afin d’obtenir des comportements adaptés au terrain. Et puis il y a la E-PURE qui a su remporter des titres, gagner des courses au nez et à la barbe des thermiques, et dont l’évolution ces deux dernières années est incroyable. Et si certains constructeurs n’innovent pas réellement ils ne sont pas avares de séries spéciales, dotées de pièces racing, carbone, de moteurs plus « musclés » … bref, tous ne restent pas les pieds dans le même sabot, malgré parfois quelques apparences plutôt trompeuses.
Pourtant ils ne disposent pas, pour la plupart, de très gros moyens ni de beaucoup de latitude pour agir. Si on se base sur les immatriculations en France en 2020 des motos de trial, en sachant que les plus grosses ventes furent réalisées par BETA avec 252 immatriculations, et comme par ailleurs on sait que BETA vend +/- chaque année 2800 motos de trial dans le monde, on peut imaginer que la proportion est à peu près la même pour les autres constructeurs.
En se projetant sur cette hypothèse, les ventes de BETA en France représentent donc 9 % de ses ventes totales. Sur cette base cela donnerait les chiffres suivants pour les autres constructeurs :
- TRS : environ 2100 motos
- GAS GAS : 1800
- SHERCO : 1800
- VERTIGO : 1200
- MONTESA : 1000
- SCORPA : 350
- ELECTRIC MOTION : 1600
Soit un total mondial de +/- 12000 à 13000 motos de trial … Pour vous donner un ordre d’échelle, en France, UNIQUEMENT sur le mois d’Octobre 2021, les immatriculations de + de 125 cc de 2 et 3 roues (comprenant donc également les scooters à 3 roues) représentent près de 6100 véhicules, soit la moitiés des ventes annuelles de motos de trial dans le monde !
Là est donc tout le paradoxe de notre sport, qui régresse, qui ne bénéficie que d’une très faible présence médiatique, et qui sur certains points, comme les industries qui en font l’essence (constructeurs de motos mais aussi tous les accessoiristes, fabricants de vêtements, de pneus etc.) est d’un dynamisme incroyable.
Voilà, cette photo nous a juste permis de mettre en avant les acteurs dynamiques d’une pratique qui ne l’est plus … Aussi, une fois de plus, nous en appelons aux instances du sport motorisé pour prendre le taureau par les cornes et relancer le trial à un niveau qui devrait être le sien !
Vive le Trial !