Pour mémoire, suite à la lecture d’une interview de Sébastien POIRIER, Président de la FFM, dans une revue moto, nous avions publié un article dans lequel nous nous interrogions quant au fait que ce dernier n’aimait pas le trial.
Très rapidement la garde rapprochée du Président de la FFM nous avait contacté et informé que M. POIRIER souhaitait s’entretenir avec nous au téléphone. En amont à cet entretien il nous avait été demandé de préparer quelques questions, ce que nous fîmes.
L’entretien téléphonique fut cordial et laissait entrevoir un soupçon de bonnes pistes visant à développer notre sport.
Quelques semaines après cet entretien, Sébastien POIRIER nous adresse un email avec ses réponses à nos questions.
Les voici …
- On constate que l’âge des trialistes va plutôt en augmentant, par manque de nouveau jeunes pratiquants. Nous sommes nombreux à penser qu’il faudrait mettre en oeuvre une véritable politique et action fédérale afin de sensibiliser davantage de jeunes au trial, pour ensuite détecter les talents potentiels.
Que pourrait proposer la FFM afin d’aller dans ce sens ?
Sébastien Poirier :
« Je ne partage pas votre constat de vieillissement des pratiquants Trial, nos statistiques récentes indiquent sur 2019, 2020 et 2021 un âge moyen stable des licenciés Trial et une baisse de l’âge moyen sur les participants au Championnat de France de Trial.
Pour rappel, la Commission de Trial FFM a mis en place depuis plusieurs années les rencontres éducatives, spécifiquement tournées vers les plus jeunes, ainsi que des animations découvertes mini-motos destinées aux 6-10 ans sur chaque épreuve de championnat de France de Trial.
J’appelle votre attention sur le fait que parmi les écoles actuellement labellisées Ecole Française de Moto, une très grande proportion d’entre elles proposent du Trial.
Ainsi que j’ai eu l’occasion de le souligner auprès de vous, un des axes de travail majeur de la mandature 2020-2024 entamée en octobre dernier concerne les jeunes et le développement de leur accès au sport moto à toutes les disciplines, bien évidemment, dont le trial.
Dans ce cadre, un important travail est actuellement mené sur la refonte de la labellisation des structures éducatives et des écoles moto dans l’objectif de permettre au plus grand nombre d’accéder à des structures spécifiquement destinées à les accueillir. Des moyens de communication à travers un site web spécialement dédié seront déployés. »
- « Autrefois » il y avait un Entraineur National à plein temps : Thierry MICHAUD. Lorsque celui-ci a rejoint les rangs de la FIM, il a été remplacé par un mi-temps (Christophe BRUAND) ce qui déjà était dommageable à notre sport car un mi-temps ne peut pas faire ce qu’un plein temps peut. Depuis il n’y a pas de véritable Entraineur National, dont la mission serait d’aider, accompagner, favoriser la progression nos jeunes pilotes etc. Pourquoi ce qui était possible autrefois ne l’est-il plus ? Et le Président va-t-il agir afin que le trial dispose enfin à nouveau d’un Entraineur National, QUALIFIÉ, et à plein temps ?
Sébastien Poirier :
« L’investissement fédéral sur le Haut Niveau est toujours identique.
La Filière Trial est actuellement dans une phase de restructuration et nous pourrons en dire plus dans le courant de l’année 2021. »
- À l’ère du tout média, pour le meilleur et pour le pire, le trial est sous médiatisé. Ainsi, comme exemple récent, alors qu’un stage de l’équipe de France espoir d’enduro fait l’objet d’une excellente newsletter de la part de la FFM, le même stage des espoirs trial n’a fait l’objet que d’une toute petite actualité sur le site de la FFM : deux sports deux mesures. M. POIRIER peut-il s’engager à remettre la communication trial au même niveau que l’enduro tout au moins (je comprends qu’avec la moto GP ce ne soit pas possible) ? Par ailleurs, le Président peut-il insuffler à son équipe de communication, la volonté de davantage faire parler du trial dans les médias nationaux ?
Sébastien Poirier :
« Le Trial bénéficie d’une communication à travers notamment son championnat de France, la Filière mais aussi des sujets spécifiques comme par exemple une vidéo sur le sujet du Trial en éducatif à travers un reportage dans une école qui sera diffusée prochainement. »
- Trial urbain. Il y a un peu plus de 10 ans, à l’initiative de trois clubs et de 4 personnes … (Note de JMB : long développement dont je vous épargne le côté rébarbatif ) … M. POIRIER serait-il favorable à la relance du championnat de France trial urbain et dans l’affirmative, que propose-t-il à cet effet ?
Sébastien Poirier :
« Ce sujet du Trial Urbain comme nous l’avions évoqué ensemble est intéressant et des projets pourront être regardés à l’avenir. »
5. En 1989 (!!) mon club, le MC LIVRADOIS qui s’apprête cette année à organiser sa 30ème Rand’Auvergne d’enduro, qui a organisé des championnats de France d’enduro, de trial, Trial Des Régions, mondial d’enduro et mondial de trial à venir en 2023, organisait une manche du championnat de France de trial, dans le petit village où je réside : Bertignat (63). À l’époque le délégué FFM était François COURBOULEIX. Aujourd’hui ce même François COURBOULEIX dirige la commission trial. Il fait donc preuve d’une longévité importante pour ne pas dire … excessive … (Note de JMB : idem question d’avant) …
Depuis, il faut le reconnaitre, quelques belles avancées ont été faites afin de favoriser et développer le championnat de France (car il y a quelques années ils ont enfin accepté d’écouter les trialistes … enfin certains ce qui fut un très grand pas) mais le championnat de France ce n’est pas tout le trial. On a besoin d’idées neuves dans notre sport. D’innovation. Que propose M. POIRIER afin d’écouter les trialistes, puis, le cas échéant, valoriser les idées issues de cette écoute ?
Sébastien Poirier :
« Je rappelle que des réunions avec les pilotes sont régulièrement organisées par la Commission de Trial afin d’échanger dans un esprit de concertation.
Le délégué des pilotes au sein de la commission est également là pour faire remonter leurs propositions. »
- Les trialistes sont spéciaux. C’est connu et reconnu de longue date.
Que propose le Président afin d’adapter l’offre fédérale aux trialistes plutôt que d’avoir l’espoir de les changer ?
Pas de réponse de Sébastien POIRIER.
- L’action fédérale dans le trial est beaucoup basée sur le bénévolat. Mais bénévolat ne rime pas avec compétence. Que pourrait faire la FFM afin que désormais les élus de la commission soient proposés à l’élection davantage par rapport à leurs compétences qu’à leur ancienneté et/ou leur bonne volonté ?
Sébastien Poirier :
« Votre question me surprend. La Fédération est très fière de ses milliers de bénévoles qui oeuvrent pour le sport moto, sans leur engagement, leur dévouement, il n’y aurait tout simplement pas de sport moto. Je tiens ici à saluer leur travail et la qualité des organisations. »
- Il y a un véritable engouement pour les trials de motos anciennes, et c’est tant mieux. Depuis peu on assiste à une géolocalisation uniquement au sud de la Loire du championnat de France pour ces motos anciennes. N’y aurait-il pas comme un défaut ? (pour être franc, je ne suis pas un spécialiste de cet aspect du trial, mais cette question m’a été suggérée par un ami qui lui aime passionnément les trials anciennes)
Sébastien Poirier :
« Nous essayons d’organiser le championnat dans tout le territoire mais nous sommes tributaires des candidatures de nos clubs. »
Voilà, c’est terminé. Nous vous laissons vous faire votre opinion … À suivre bien entendu …