Les constructeurs de motos de trial sont en quelque sorte les victimes consentantes du cercle vicieux à plusieurs étages dans lequel se trouve le trial.
Dans le monde des affaires, et encore plus dans le monde de l’industrie, le Maître mot c’est INNOVER.
On le voit dans des secteurs très porteurs comme l’est celui de la téléphonie où du simple téléphone portable, capable uniquement de passer des appels il y a quelques années, on est arrivé à de véritables bijoux technologiques dotés des performances dans différents domaines (téléphonie, photographie, vidéo, accès internet, stockage des données etc.) pour le moins inimaginables il y a quelques années en arrière.
Le cercle vicieux dans lequel s’embourbent la plupart des fabricants de motos de trial est celui-ci : petit marché, de moins en moins porteur, donc difficile de réaliser assez de profits pour investir dans la R & D, donc moins d’attrait pour les motos neuves qui, en plus, voient leurs prix grimper un peu.
Bref, peu d’attractivité pour les clients potentiels = peu d’envies = peu d’achats = peu de moyens pour les constructeurs.
Au crédit des constructeurs de motos, il est vrai que si le trialiste est friand de nouveautés, en tout cas sur le papier, ce n’est pas pour autant qu’il adhère à la nouveauté en concrétisant cet attrait par un achat.
Ainsi les marques novatrices que sont OSSA ou VERTIGO, qui sont les seules à proposer l’injection électronique, n’ont eu et n’ont que des succès assez limités.
Le pompon du manque de nouveauté revient très certainement à BETA et à MONTESA dont les modèles datent vraiment, mais, paradoxalement, les ventes de ces motos, de bonne qualité, restent parmi les meilleures du marché.
Alors pourquoi dépenser de l’argent en R & D, prendre un risque commercial et technique avec la venue d’un nouveau modèle, quand, avec des vieilles gamelles, on fait encore de la bonne soupe ?
Cette vision des choses n’est probablement pas la bonne car pourquoi dans d’autres industries (automobile, aviation, électro-ménager, électronique, alimentaire etc.) les marques et les industriels se battent à coup de nouveautés, d’innovations technologiques, de modernité ?
Bref, le trial est bel et bien installé dans un cercle vicieux, car le marché ne récompense pas toujours les novateurs, les ambitieux, alors que partout ailleurs c’est ainsi que le système fonctionne.
Cependant, on ne peut qu’encourager les fabricants de motos de trial à aller dans la direction de la nouveauté, de l’innovation, car la politique de l’attentisme a prouvé qu’elle n’était que le vecteur de la régression, lui-même vecteur de l’attentisme : c’est l’histoire du chien qui se mord la queue … cela peut durer très longtemps !