GAS GAS est de retour et c’est déjà un point à la fois important et formidable pour notre sport.
Rare, dans la vie du trial, une marque, descendue au fond des abîmes, n’a pu rebondir et revenir en grande force.
BULTACO et FANTIC, chacun à leur époque, ont alimenté la chronique des tristes mais cuisants échecs de l’industrie du trial.
Heureusement certaines marques, avec plus ou moins de bonheur (SCORPA, OSSA), on pu renaître de leurs cendres, mais il est clair que les mésaventures de Gas Gas avaient plombé un sport déjà pas mal à la dérive.
Lors de l’ouverture du mondial 2016 en Espagne, on a pu assister avec un certain plaisir, au retour en force du team Gas Gas : alors cette Armada rouge est-elle rassurante ou inquiétante ?
Rassurante.
Après une année d’absence, la présence en trial, sur le championnat du monde d’un team Gas Gas fort, structuré et imposant est de nature à rassurer.
En efet, avant tout, malgré un changement de société, d’actionnaires, « l’Esprit » Gas Gas est bien présent dans cette équipe qui a su conserver l’ADN de ce qui a fait les beaux jours de l’entreprise Catalane.
Le choix des pilotes est également positif, car beaucoup sont porteurs de grands espoirs sportifs, et même s’il n’y a plus le fer de lance que représentait, au plus haut niveau, Adam RAGA, la volonté de revenir au premier plan est clairement affichée.
Autre point rassurant, c’est la combativité de ses pilotes, qui s’est tout de suite exprimée avec des très bons résultats dès les deux premières manches du mondial 2016, le tout dans une structure qui semble très vite avoir repris ses repères et son organisation rôdée au fil des ans.
Inquiétante.
Chaque médaille ayant son revers, cette importante Armada reste tout de même un peu inquiétante.
Il n’y a pas si longtemps, Gas Gas descendait aux enfers, croulant sous une dette accumulée qui, parait-il, dépassait les 20 millions d’Euros, entraînant le dépôt de bilan puis sa liquidation, avant que le tribunal n’accepte une reprise des actifs par TORROT.
Dans le monde de l’entreprise, c’est comme pour un ménage : si on dépense plus qu’on ne gagne, on est vite dans le rouge.
Alors, certes, pour se développer, l’entreprise doit investir dans son outil de production, dans la R & D, innover, et tout cela a un coût qu’il faut financer.
La dette accumulée de Gas Gas fut donc l’empilement de dépenses supérieures aux recettes, qui furent probablement compensées pendant plusieurs années par des apports en capital, des aides des institutions et surtout de l’endettement auprès des banques.
Alors quand on voit Gas Gas à la tête d’un team aussi important, et en sachant que des Gas Gas sont aussi engagées dans le championnat du monde d’enduro, alors que les premières motos tardent à être livrées, on peut ressentir un peu d’inquiétude, car les coûts ne sont pas négligeables.
Le souhait le plus ardent que nous pouvons exprimer, c’est que les nouveaux actionnaires de Gas Gas disposent de bonnes calculettes et qu’ils soient plus « gestionnaires » que leurs prédécesseurs, car si tel n’est pas le cas, le pire pourrait à nouveau survenir.