Et si l’hyper domination avait tué le trial ?

Force est de constater que notre sport, et encore plus ces 25 dernières années, est caractérisé par une hyper domination de certains pilotes.

Si Thierry MICHAUD en fut l’un des précurseurs modernes, Jordi TARRES avec 7 titres de champion du monde, Dougie LAMPKIN idem et enfin Toni BOU qui affole les compteurs avec, il y a quelques jours, un dixième titre indoor, ces pilotes ont donné à notre sport une image d’hyper domination.

Alors, certes, entre temps il y eu quelques courtes pauses à ces dominations avec les titres uniques de Marc COLOMER, et Takahisa FUJINAMI (2004 !!), puis les deux titres d’Adam RAGA (2005, 2006) avant que le cycle de reprenne avec un exceptionnel Toni BOU (2007 à 2015).

Si, bien entendu, on ne peut pas attribuer la régression du trial en terme de pratiquants à cette seule hyper domination, il est très probable qu’elle a contribué et contribue encore, peut-être, à lasser certains et en tout cas donner une image peu dynamique de notre sport : c’est toujours le même qui gagne, alors …

Ceci fut ressenti dans le monde du rallye avec Sébastien LOEB qui, par son immense talent, a illuminé le monde du rallye pendant une décennie, mais a lassé certains passionnés et démotivé certains concurrents, certaines marques.

Bref, il faut peut être prendre ceci en ligne de compte et probablement imaginer, comme cela se fait dans d’autres disciplines sportives, tenter de réguler cette hyper domination par certaines contraintes appliquées aux vainqueurs.

Ainsi en rallye, et même si ce ne fut pas efficace en terme de réduction de cette hyper domination, le pilote en tête du championnat du monde ouvre les spéciales, ce qui redonne du piment aux courses.

En course hippique, les meilleurs chevaux sont lestés de davantage de poids au fur et à mesure qu’ils remportent des courses.

Dans certains sports collectifs, lors de certaines compétitons (celles à élimination par exemple) le plus faible reçoit à domicile, très souvent, le plus fort.

Le trial doit probablement se pencher sur ce type de contraintes, qui, si elles n’empêcheront pas les meilleurs de l’emporter, tout au moins cela pourrait redonner du piment à notre sport, car, il faut bien l’avouer, tout en étant totalement admiratif des performances de Toni BOU, sa domination, malgré la passion, devient … lassante …

Ainsi, par exemple, faire en sorte que, systématiquement le pilote en tête du mondial soit celui qui ouvre les zones, tant en indoor qu’en outdoor, serait peut-être de nature à redonner un peu plus de chances à ses adversaires et pimenter davantage l’intérêt pour notre sport.

Photo : FIM – G2F MEDIA.

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