Propos d’un trialiste, ceux de Laurent MEIFFREN …
Bonjour,
Merci pour votre parution de la photo au Domaine Saint-Savournin de PV. Family, avec Jérôme et TZ.
Super, un clicher qui traduit bien le problème dans le trial. D’entrée la fédé pourrait nous démonter de mettre des jeunes au contact de cuves compartimentées inox 304 parce qu’elles contiennent un produit qui s’appelle vin rosé et qui s’exporte dans les pays qui font avancer le monde.
Pourtant une image innovante attire notre instinct de réussite.
Une poignée de jeunes qui manquent tant dans le Trial.
Le Trial est malade pour sa petite existence dans une fédération qui n’écoute que quelques clubs au mieux, mais pas assez des pères qui ont vécu intensément un championnat de France avec son gamin.
Le retour vers une mécanique plus lourde, des trajectoires aléatoires d’une marche derrière un enroulé et surtout, le pire, l’augmentation de la peur au ventre du commissaire, n’intéressent pas du tout les jeunes.
C’est exactement ce qu’on a vécu à ce GP X Trial de Marseille dans une ambiance extrême. Le résumé de cette soirée : pas assez de portes ouvertes pour des jeunes montants. La dernière zone était la seule porte et Steven nous a offert l’échantillon de ce qu’il faut pour élargir la base de la pyramide des niveaux. Sans oublier que Toni à bien failli se louper parce qu’il n’était pas là pour passer sur un bout de moquette mal attachée servant de sortie de zone.
La motivation d’un jeune : c’est une des clefs pour que le Trial avance (dans tous les sports !).
Dans une zone facile un pilote d’expérience sera forcément relâché, puisque son talent c’est de passer à 0 dans des zones où des Experts ne mettent pas les roues. Le raisonnement du stop et non stop est en train d’épuiser le progrès du Trial et sa médiatisation.
L’arrêt devant une marche est synonyme de concentration, de discipline et permet de parfaire un geste sportif pour la réussite. Bien évidemment les hauteurs de blocs sont extrêmes ainsi que les enchainements comme à Marseille.
Là c’est trop car le stop est indispensable et le niveau est voisin avec le cirque, du coup les motards dans le palais des sports ne viennent plus.
Les jeunes pas assez motivés vont vers le cross ou l’enduro sans connaitre les bases du sport moto. Les champions toutes motos sports confondues sont passés par le Trial et continuent à travailler les bases.
La moto verte est synonyme de liberté avec discipline mais pas interdiction de s’arrêter devant un obstacle afin d’éviter de se vautrer. La moto de trial, avec ses propriétés gagnées avec le temps, et l’innovation permet maintenant avec son pilote d’être suffisamment léger pour affronter des passages interdits avec un autre genre de motos. Les classiques et les vieilles motos font partie du patrimoine national du trial et tant mieux, tous les pays ne peuvent pas s’en venter.
Les Trialistes de tous âges s’éclatent en vieille par pur geste de loisir. Ce qui les éclates aussi en vieilles motos c’est la liberté et de toute manière le non stop pour certain est interdit pour leur mécanique. Un 240 Fantic n’a qu’à se tenir bien à coté d’un 500 Ariel malgré leur différence de catégorie.
Un père qui vient de la moto à risque, routière, cross, enduro ou autre, préfère avec sa femme voir son gosse se concentrer sans trop de stress devant un bloc avec quelqu’un pour assurer et un juge qui compte les pénalités. Pas l’obligation de se vautrer sur un bloc avec obligation d’avancer à la manière « cross ».
Tout ça pour dire que le trial actuel est mal car d’un coté l’X Trial va trop loin et les jeunes en S2 n’iront pas à tous les Championnats et encore moins au Mondial.
Et même si à la fédé vous avez les même chiffres d’engagement c’est déjà d’année en année une perte pour ce sport.
Bonne préparation pour une bonne saison 2014, respect des commissaires et vrais mérites sportifs !