Certaines d’entre vous pourraient penser que l’on se fiche bien des propos d’un non trialiste (enfin à notre connaissance, plutôt ex crossman) sur Planète Trial, et pourtant ces quelques mots de Dominique DELSART sont très intéressants.
Dominique DELSART au centre sur cette photo, avec à gauche Jules FOURGEAUD et à droite Laurent FERITI, est la Président de la SIMA, société emblématique du monde de la moto, créée par un grand homme, Marcel SEURAT, puis racheté par Frédéric FOURGEAUD et donc Dominique DELSART.
Suite au décès accidentel l’année dernière de l’emblématique Frédéric FOURGEAUD, c’est donc à son associé qu’est revenu la charge de maintenir, puis de réorganiser la SIMA pour qu’elle survive au départ de Frédéric FOURGEAUD.
À sa création par Marcel SEURAT, la SIMA était très « tout-terrain » avec des pilotes comme Stéphane PETERHANSEN et Laurent PIDOUX (entre autres).
La SIMA, avec ses pilotes, et ses marques emblématiques elles aussi, comme OSSA, BPS, HUSQVARNA etc. firent les beaux jours du tout-terrain tricolore qui brillait aussi hors de France.
Dans les années 2010, l’usine GASGAS, pas très en forme financièrement, donnât un coup de poignard terrible dans le dos de ses importateurs de l’époque, Denis GABRIEL au travers de TRUSTY FIRM DIFFUSION et Philippe BERLATIER, qui se partageait le territoire français avec, il faut le dire, beaucoup de brio, puisque la marque dominait largement le marché du trial et était loin d’être ridicule en enduro. Et lors de cette opération traîtrise, c’est vers la SIMA que se sont tournés les regards de la marque Espagnole, car celle-ci avait les moyens de payer les motos cash et, elle le pensait, de gérer un plus grand réseau de distribution.
Bon, ce fut un peu long avant d’en venir au titre de cet article, mais de remettre les choses dans leur contexte est important tout de même.
Les propos donc de Dominique DELSART sont extraits d’une intéressante interview qu’il a accordé à l’excellent magazine, MOTO REVUE, d’Avril 2024.
Question du journaliste : La SIMA a une longue histoire avec le tout-terrain, peut-on imaginer la voir distribuer de nouveau des motos off-road ?
Réponse de Dominique DELSART : » C’est une corde sensible, par l’histoire de la SIMA déjà, et puis parce que personnellement je faisais du motocross » …./… « Le coeur dirait oui, le portefeuille plutôt non, à moins qu’une très belle opportunité se présente. Pour être clair, quand on faisait GASGAS, on vendait 600 motos (note de JMB : probablement enduro + trial), et on ne gagnait pas un rond ! Parce que c’est un petit marché, et lorsque tu as payé la compétition etc., au final il ne te reste rien » ….
Alors on ne va pas refaire l’histoire, mais ces propos résonnent fortement dans le contexte actuel économique du trial ! et demanderaient une grosse réflexion …
Mais ouf, la FFM peut dormir sur ses deux oreilles, le Championnat de France se porte plutôt bien, même s’il fut loin de faire le plein à Frontenac dimanche dernier …