En ce toute début d’année 2023, la Commission Trial de la FFM a pondu un amendement (n° 1-2023) au Championnat de France de trial qui nous a semblé, pour le moins … suspect !
Aussi nous ne l’avons que brièvement évoqué dans un article sans approfondir.
Cependant nous avions été particulièrement surpris par une partie de cet amendement, dont le reste ressemblait davantage à de la broutille mise pour enrober le plus important. Voici ce qui nous a surpris …
*Une pénalité de 20 points au classement général du championnat est infligée à tout pilote
ayant marqué des points dans une catégorie supérieure à la sienne l’année précédente.
**Une pénalité de 20 points au classement général du championnat est infligée au pilote
champion s’il reste dans la même catégorie l’année suivant son titre.
Alors nous avons mené notre enquête … interrogé des pilotes, leurs entourages, des personnes connaissant le règlement actuel et passé … et voici ce qui en ressort …
Afin de comprendre cet article, il est utile de rappeler la règle suivante : quand un pilote a roulé dans une catégorie durant une saison de Championnat de France de trial, s’il souhaite redescendre de catégorie il doit en faire la demande auprès de la Commission Trial de la FFM au plus tard le 31/12 de l’année où il a roulé ce championnat, pour effet la saison suivante. Demande qui peut être acceptée ou refusée.
Nos investigations nous ont amenés (à date de parution de cet amendement) sur le cas de notre Championne d’Europe 2022, Naomi MONNIER qui a roulé le Championnat de France de cette même année en catégorie OPEN (appelée TR2 + pour 2023) dans le but de se forcer, afin de progresser à l’international : nous ne pouvons que saluer cette volonté qui va vraiment dans le bon sens. Il faut être honnête, elle n’a pas vraiment brillé l’année dernière puisqu’elle était la plupart du temps en bas de tableau, malgré une fin de saison meilleure sur les deux dernières manches. Mais l’essentiel n’était pas là : c’était d’apprendre et de progresser.
Elle a donc marqué des points en OPEN en 2022, ce qui, il faut le dire, n’est pas très compliqué (sans méchanceté envers Naomi) puisque sur les 23 pilotes qui ont participé au Championnat dans cette catégorie, seuls 10 ont fait tout le championnat (pour vérifier cliquez ici). Elle termine à la 14ème place en ayant disputé toutes les manches, avec 21 points contre 99 pour le Champion, Xavier MILLE.
Pour la saison 2023, certains partenaires de Naomi MONNIER ont demandé à ce qu’elle aille chercher le titre de Championne de France ÉLITE Féminine, et du coup elle s’est engagée dans cette catégorie qui, faut-il le rappeler, roule sur le tracé TR2 (ex. S2), comme toutes les autres pilotes qui vont faire ce championnat féminin (mais aussi comme les jeunes roulant en ESPOIR 2). De ce fait, certains pilotes se retrouvent dans 2 classements : le classement du Championnat ÉLITE Féminine ou le classement ESPOIR 2 pour nos jeunes pousses, ET aussi le classement TR2.
Et c’est la que cela devient rocambolesque et pourrait prêter à sourire si cela en était resté là.
En effet, le règlement n’a probablement pas prévu ce cas de figure : une pilote qui rejoint le Championnat Féminin après avoir roulé en OPEN l’année précédente. Du coup ce n’est pas elle qui demande à être classée en TR2 mais c’est la règle qui l’impose !
Plutôt que de constater cette lacune du règlement et laisser les choses sa faire tranquillement, c’est là que la Commission Trial de la FFM intervient et sort de sa manche, en tout début d’année 2023, alors que certains pilotes ont déjà procédé à leur engagement (dont Naomi MONNIER), une amendement au règlement du Championnat de France (N°1 2023 – voir en intégralité ci-dessous) dans lequel elle ajoute une nouvelle règle : si un (ou une) pilote qui a marqué des points dans une catégorie donnée lors du Championnat de France, décide de descendre de catégorie, une pénalité de 20 points lui sera infligée.
Et, comme par le plus grand des hasard, cette pénalité de 20 points, au jour de la parution de cet amendement, ne s’applique qu’à un seul pilote (en l’occurence une) : Naomi MONNIER !
Pourtant ce n’est pas elle qui a décidé de descendre de catégorie puisqu’elle s’est simplement engagée dans la catégorie féminine la plus relevée !! à laquelle elle a pleinement droit. C’est le règlement qui l’oblige à rouler TR2, en même temps que son championnat féminin, et donc à être classée en TR2 !! …
Du coup, elle a été informée que dans cette catégorie TR2 elle partira avec un handicap de 20 points ! Et même si l’objectif numéro un pour ses partenaires est de remporter la catégorie ÉLITE Féminine, d’un point du vue purement sportif c’est honteux !
Si ce n’est pas de la petite magouille entre amis, qu’est-ce que c’est ? On se demande bien si cette règle, sortie soudainement, n’est pas ciblée ??
Alors que le « peuple » du trial tricolore demande à corps et à cri depuis de très (bien trop) nombreuses années des mesures fortes pour notre sport, la Commission Trial sort des règles indignes, mesquines et sans aucun intérêt pour faire avancer le trial ! En effet, même pour d’autres pilotes, dont on sait pertinemment s’ils restent dans certaines catégories c’est parce qu’ils savent ne pas être en mesure d’affronter les zones de la catégorie supérieure (pour exemple ce qui s’est passé avec les pilotes EXPERT qui sont montés en ÉLITE après la suppression de la catégorie EXPERT). Et même nous aurions tendance à dire que c’est plutôt bien qu’ils restent dans ces catégories où ils mènent la danse, parce que cela signifie que ceux qui arrivent dans ces catégories, s’ils veulent les battre, il va falloir qu’ils s’arrachent et donc qu’ils progressent !
INCOHÉRENCE totale de la FFM Trial, sans compter cet air de vengeance qui plane suite à l’affaire du Trial Des Nations 2022 !!
N’y a-t-il pas mieux à faire ?
Enfin, pour ceux qui ne le savent pas, les deux pilotes féminines « impliquées » dans « l’Affaire du Trial Des Nations » 2022 sont sous le coup d’une suspension de licence de 3 mois avec sursis.
