Achat d’une trial électrique : mais que se passe-t-il dans la tête du trialiste … Épisode 4 …

Épisode 4 de notre petite saga relative à ce qui se passe dans la tête d’un trialiste qui passe à l’électrique. Ce récit est celui de notre ami Jean-Luc AUVEILER, qui vous détaille la suite de cette démarche …

JLA :

Nouvelle EM 2020

Fin 2019, EM présente l’Epure, une nouvelle version du modèle trial et sa version randonnée, l’Escape. Le cadre est redessiné, le moteur aussi, plus rien à voir avec les modèles précédents. J’aime bien la triangulation croisée au niveau de la colonne de direction Je trouve cette moto très belle. Ah, oui, il y a aussi cette selle bien conçue, qui ne doit pas vous faire glisser vers l’avant en permanence comme nombre de ses consoeurs du créneau trial-randonnée. A l’usage, elle s’avère très confortable. Mais là, j’anticipe. Pour l’heure, je me contente d’avoir quelques conversations avec Tristan (Dherbey Motos). L’hiver est là, on décide de se rappeler pour programmer un essai au printemps. Sauf qu’au printemps 2020, l’arrêt de l’activité économique et le confinement obligent à repousser le projet sine die. L’été arrive et la vie semble enfin reprendre un cours normal. C’est décidé, à l’automne, je file à Vinay. Depuis le temps que j’attends ! Petit coup de fil, Tristan toujours disponible, agréable (et compétent !) me confirme qu’une Epure et une Escape seront disponibles en octobre. J’ai hâte d’y être !

L’essai chez Dherbey Motos

La moto que je recherche doit être silencieuse y compris pour le pilote, coupleuse, puissante, dotée d’une large autonomie, d’une vitesse de croisière décente en interzone et de capacités de franchissement au moins égales à la moyenne des motos de trial actuelles (donc excellentes). Et bien sûr, elle doit être fiable et facile à entretenir. A priori, l’Escape 2021 coche toutes les cases. Sauf une, l’autonomie. EM annonce 61 km, mais c’est sans doute une valeur théorique, obtenue dans des conditions éloignées de la réalité. A vue de nez, je pense que si on arrive à faire 40-45 km, c’est déjà pas mal. Et en net progrès ! L’Epure m’intéresse moins, car si j’ai été un vrai trialiste, c’était dans les années 70-80. Je suis toujours adepte des motos de trial, les meilleures pour la randonnée, légères, maniables, basses, dont le seul défaut pour cet usage est l’absence de confort. L’Escape me semble donc un bon choix avec sa selle de type enduro. Mais essayer l’Epure me permettra de tester l’embrayage mécanique et la démultiplication courte. Assez bavardé, gaz ! Enfin, watt. Flûte. On dit comment, avec une électrique ?

Je commence par l’Escape. Map 1. Mou. Ah, juste au début, alors, parce que dans les tours, ça vient bien. Je coupe, frein moteur comme un 2 temps mais si j’utilise le levier de gauche, ça ralentit fort comme un 4 temps à l’ancienne. Je passe en 2 et là, les vitamines arrivent. Ouaouh ! Je suis surpris par la vivacité du moteur. En 3 encore plus et là je me dis que cette moto, je la veux. Petite vérification quand même, elle monte jusqu’où ? A fond de 3 sur le parking (quand même assez court) j’atteins déjà 60 et il y a de la réserve. Je suis vraiment impressionné, conquis. Quelques petits passages trial niveau S4- dans les zones d’essai pour voir, mais c’est bien inutile. D’une part parce que je réussis toutes mes modestes tentatives et parce que de toute façon j’ai déjà décidé de l’acheter, cette moto. Après tout, on vient de vivre une année totalement folle : un coup de foudre pour une moto électrique, c’est raccord.

L’essai de l’Epure me permet de constater qu’avec une démultiplication courte et l’embrayage mécanique, on a une puissance disponible considérable, nettement plus qu’une Beta 300 SS par exemple. En changeant de cartographie, on dispose de l’équivalent d’une 125 en 1, d’une 250 en 2 et d’une 300 en 3. On ne peut pas vraiment comparer électrique et thermique qui ont des comportements très différents, mais ce parallèle permet de se faire une idée de la différence existant entre chaque niveau. Pour l’Escape, ce serait plutôt 100-200-250. La différence est due en partie à un couple légèrement inférieur mais surtout à une démultiplication plus longue.

Les deux motos sont un peu plus lourdes que des trials thermiques 2T. Pour moi ce n’est pas un problème, on reste bien en deçà du poids des motos de ma jeunesse : ma 250 TY (celle de Mick Andrews, avec 2 amortisseurs) pesait 99 kg avec le plein. A l’usage, objectivement, cette petite surcharge pondérale n’apparaît pas comme un handicap, la vivacité du moteur s’en accommode fort bien, aidé par la partie-cycle qui fait le travail en se faisant oublier. Seul petit regret, la roue arrière de l’Escape gagnerait à être équipée d’une jante tubeless. Tout le reste est de bon aloi. Ces bonnes impressions devront être confirmées à l’usage. Examen de passage réussi : j’achète l’Escape !