Le trial victime de sa tristesse ?

Les saisons passent et se ressemblent pour le trial qui, pour la catégorie TRIAL GP et le X TRIAL, nous gratifie d’une tristesse répétitive.

En effet, le fait que Toni BOU empile les victoires et les titres prive notre sport de l’adrénaline qui envahit le passionné et qui le fait vibrer comme c’est le cas par exemple avec la Coupe du Monde de Rugby … mais certes pas sur tout les matchs !

Alors on ne peut pas accabler Toni BOU car lui il fait son job, il est bien meilleurs que les autres, plus professionnel probablement que beaucoup. Mais le fait est de constater que si dans les manches du TRIAL GP 2023 il y a eu de belles batailles et de nombreux vainqueurs en TRIAL 2 et TRIAL 3, en TRIAL GP ce ne fut pas le cas.

Jaime BUSTO a fait illusion pendant trois Grand Prix, le temps que Toni BOU prenne la mesure de son adversaire, puis ce fut l’hallali : 8 victoires de suite ! Boum !

Heureusement dans le même temps, en TRIAL 2, il n’y a eu pas moins de 6 vainqueurs de manches : Billy GREEN, Pablo SUAREZ, Jack PEACE, Sondre HAGA, Arnau FARRE et Jack DANCE. De plus, lors du final à Vertolaye, Billy GREEN s’est fait très peur le samedi, et il n’a gagné le titre que grace à un sursaut d’orgueil et de talent.

En TRIAL 3 il y a eu moins de vainqueurs de courses : 3 seulement (George HAMINGWAY, Jone SANDVIK et Jamie GALLOWAY) … mais 3 quand même, car en TRIAL GP le troisième, Gabriel MARCELLI, n’a pas gagné une course !

On le voit bien dans de nombreux sports, même si le public aime bien qu’il y ait un beau leader, il aime avant tout la compétition, la bagarre : ce que l’on ne retrouve plus vraiment dans le trial au plus haut niveau, le TRIAL GP.

Et il en est de même en X TRIAL … voir pire !

En effet, au niveau du X TRIAL on retrouve une domination sans partage quasiment de Toni BOU avec quatre victoires sur cinq courses, la seule qui lui ait échappé fut la manche autrichienne remportée par BUSTO.

Pourquoi est-ce pire en X TRIAL ? Eh bien pour deux raisons majeures : la première parce que cette discipline est encore plus exigeante que le trial dans la nature et la seconde parce que tous les pilotes du TRIAL GP ne disputent pas toutes les courses (et cela ne risquerait pas de s’arranger si j’en prends à témoin l’entretien que j’ai eu avec Bernard ESTRIPEAU à Vertolaye quant au règlement 2024).

Bref un sport qui ne fait plus vraiment vibrer, un sport dont on connait le vainqueur avant même que la compétition commence et où dans certaines épreuves (X TRIAL) tous ne sont pas sur le même pied d’égalité, c’est un sport qui s’enfonce dans la tristesse.

Et pourtant le trial n’a pas vraiment besoin de cela pour s’enfoncer un peu plus, car il souffre déjà de nombreux maux, comme le manque de pratiquants, le manque de visibilité médiatique, et en TRIAL GP un règlement absurde, que beaucoup de spectateurs ne comprennent pas (nombreux spectateurs à Vertolaye nous en ont fait la remarque), et rejeté par les pilotes et les fédérations des pays majeurs du trial. Pour preuve tous les grands championnats si disputent en stop !

Quels sont les remèdes à cette tristesse ? Certainement pas d’attacher un bras dans le dos de Toni BOU 😂 pour donner davantage de chances à ses adversaires, mais on peut regarder vers ce que font d’autres sports pour trouver des sources d’inspirations.

Ce qui est certain c’est qu’il est indispensable que la FIM se pose les bonnes questions afin de redonner au trial tout le piquant qui fait son ADN, et la première entre toute : n’est-il pas enfin temps de remplacer Thierry MICHAUD afin de donner un nouvel élan et trouver de nouvelles idées à l’avenir de notre sport ?