Trial tricolore : y-a-t-il matière à s’inquiéter ?

Certains n’ont pas hésité à me lancé en pleine figure que j’étais un « anti » FFM et que de ce fait mon jugement ou mes actions n’étaient pas équitables vis à vis de notre fédération.

Pourtant, j’essaye (mais peut-être que je n’y parviens pas) à vanter largement les bonnes choses faites par la FFM tout en n’hésitant pas non plus à critiquer ce qui, à mes yeux, doit l’être.

Déjà lors de l’ouverture du Championnat d’Europe de Trial en Italie, cette année encore j’étais surpris (déçu) par le peu de Français présents dans cette compétition. Celle-ci propose 5 catégories et le moins que l’on puisse dire c’est que cela ne se bouscule pas au portillon. Ainsi à Piazzatorre nous avions un pilote en Europe Championship, et trois en YOUTH. Rien en OVER 40 ni en JUNIOR CUP ni en WOMEN.

Pourtant le Championnat de France ronronne …

La chose saute encore plus aux yeux quand on regarde les classements du TRIAL GP, comme celui disputé en fin de semaine dernière en Principauté d’Andorre, où la liste des Anglais, Espagnols Italiens etc. est imposante, tandis que nous, c’est un peu maigrichon.

Certes, et là il faut le souligner, en TRIAL 3, les 125, nous avions 6 pilotes sur 21 participants, ce qui est formidable, mais là où le bât blesse, c’est en TRIAL 2.

En effet, dans cette catégorie très relevée et disputée, un seul Français au départ des 4 manches disputées (Japon et Andorre : 2 de chaque) : Gaël CHATAGNO.

Pourtant cette catégorie TRIAL 2 c’est le véritable vivier de la jeunesse, celui du trial mondial de demain, c’est la catégorie la plus disputée … Bref c’est LA catégorie où il faut rouler !

Il y a le TRIAL GP, où, certes nous avons deux représentants, Benoit BINCAZ et Hugo DUFRESE, et c’est formidable, mais, malheureusement, ils ne jouent pas les premiers rôles, même si leur engagement est exemplaire.

Enfin il y a la catégorie TRIAL GP WOMEN, pas présente en Andorre mais qui a roulé les deux manches Japonaises, avec deux pilotes : Naomi MONNIER et Alycia SOYER. Ce qui est plutôt bien mais en même temps il y a 4 Anglaises et 3 Italiennes !

Et qu’en sera-t-il en TRIAL 2 WOMEN cette année ? (seule catégorie à ne pas être encore entrée en lice)

Au travers de la faiblesse de ces chiffres et des titres glanés ces dernière années, on peut se poser la question de savoir si la FFM ne manque pas d’ambitions pour le trial ?

Ou bien faut-il y voir un véritable échec de la politique sportive de la FFM pour le trial ?

Certes il y a des actions, des stages etc. mais au vu du peu de pilotes présents et du peu de résultats sonnants et trébuchants, on peut légitimement penser que l’investissement de la FFM dans le trial est probablement à la fois insuffisant et inadapté.

Ne peut-on pas imaginer une FFM ambitieuse pour le trial, allant chercher des partenaires industriels avec un plan à long terme, pour glaner de l’argent et mettre en branle une véritable équipe de France, avec un encadrement de premier plan, un camion pour transporter toutes les motos et regrouper tous les pilotes ?

Il y a dans les rangs des jeunes pilotes de nombreux talents pas véritablement ou suffisamment mis en avant, certains dont les parents n’ont pas le moyens de les faire participer à des compétitions internationales faute de budget.

N’est-ce pas là le rôle d’une fédération digne de ce nom, ambitieuse pour un sport, organisée, sachant mettre les personnes compétentes là où elles sont nécessaires ?

Peut-être, probablement, que les autres fédérations étrangères ne font pas davantage pour leurs pilotes que ne le fait la FFM, mais le fait est qu’en particulier les Anglais et les Espagnols, eux ils gagnent, alors si on ne hausse pas le curseur, ce que seule la FFM a les moyens et le pouvoir de faire, alors nous resterons les parents pauvres du trial sportif de haut niveau, et ça c’est vraiment dommage pour nos jeunes talents !