Entre le trial et l’enduro on peut dire qu’il n’y a pas vraiment de compétition, ces deux sports mécanisés verts se complétant plutôt pas mal.
En effet, nombre d’enduristes pratiquent également le trial, tout particulièrement ceux qui font de la compétition, et plus encore ces dernières années puisque l’enduro de compétition est devenu de plus en plus … trialisant.
Si, dans le passé, c’était poignée dans le coin et à fond, désormais les spéciales d’enduro sont, pour beaucoup, de plus en plus techniques et dotées de passages où la pratique du trial est un plus indéniable. Mais aussi en liaisons, où sur le France et le Mondial, ça racle pas mal des repose-pieds !
À l’inverse, si quelques trialistes sont également des enduristes convaincus, la proportion est moindre.
L’excellent OFFICIEL du Cycle, vient de publier des statistiques intéressantes sur les ventes de motos de trial et d’enduro, sur ces vingt dernières années.
- 2002 : trial 948 enduro 7210
- 2003 : année record pour le trial avec 2550 motos immatriculées !
- 2005 : année record pour l’enduro avec 10822 motos immatriculées !
- De 2006 à 2015 : les courbes de vente des deux disciplines ne cessent de baisser.
- 2016 : début du rebond => 6439 enduros et 1114 trials.
- 2017 : gros creux à nouveau. Les ventes d’enduros passent sous la barre des 5000 et le trial atteindra son plus bas niveau en 2018 avec seulement 811 motos.
Depuis 2017 c’est la lente remontée pour le trial qui, en 2021, a dépassé à nouveau la barre de plus de mille, avec 1090 immatriculations, mais c’est encore très, très loin du record de 2003. Celle de l’enduro est plus rapide, avec 7304 motos immatriculées en 2021.
- Vente totale de motos de trial sur ces 20 années : 26439 unités.
- Moyenne trial sur ces 20 années : 1322 motos.
- Vente totale de motos d’enduro sur ces 20 années : 141124 unités.
- Moyenne enduro sur ces 20 années : 7056 motos.
- Ratio moyen : il se vend en moyenne plus de 5 motos d’enduro pour une moto de trial.
- Ratio 2021 : 6,7 pour 1 en faveur de l’enduro.
Quand on prend également en considération que le prix de vente moyen d’une moto d’enduro est plus élevé que celui d’une trial, qu’en plus les enduristes n’hésitent pas à investir dans de l’accessoire et ce dès l’achat de la moto neuve, que la pratique de l’enduro est bien plus consommatrice de pièces d’usure (pneus, kit chaines, mousse etc) et qu’enfin l’enduriste s’équipe davantage avec les derniers vêtements, bottes et casques proposés par les acteurs de ce marché, on comprend mieux la vigueur économique de ce sport.
Pendant ce temps, il n’est pas rare de croiser en zone un trialiste avec une veste ou un pantalon TRAP (c’est tellement ancien que je ne souviens plus si cela s’écrivait ainsi – j’espère que mon ami Adrien PRATO ne m’en voudra pas !), certes preuves de l’excellente qualité des produits de la marque, mais pas vraiment bon pour l’économie du trial.
En conclusion on peut dire que si le trial se reprend ces deux dernières années, le retour aux beaux jours de 2003 est encore bien loin et probablement pas atteignable à moyen terme.
Malgré de très nombreux détracteurs (bien davantage que le trial) et totalement dans le viseur des écolos extrémistes, l’enduro tire encore bien son épingle du jeu. Pour preuve, TRIUMPH revient sur ce marché dès l’année prochaine !