Baisse des ventes de motos de trial : rédhibitoire …

Retour ce matin à nouveau sur la morosité des ventes de motos de trial en France en 2023, dont la chute vertigineuse, globalement, de moins 17,1 % a de quoi inquiéter la profession et le monde du trial en général.

D’autant que cette forte baisse intervient après une autre, celle de 2022, qui avait atteint également le même score négatif de moins 17,1 %.

Au total sur deux ans, ce sont plus de 34 % de ventes en moins : mais, ouf, tout va bien, le Championnat de France se porte à merveille !

Il est grand temps d’agir !

Avant d’essayer, pour la énième fois de donner des pistes d’exploration pour revaloriser le trial, écartons l’argument du prix de nos motos bien trop onéreuses.

Oui, certes, avec un prix moyen en 2023 de 8081 € cela représente une belle somme d’argent pour acquérir une moto de trial neuve mais :

  • Ce ne sont pas les modèles les moins chers qui se vendent le plus.
  • En 2023 il s’est vendu près de 7000 motos d’enduro à un prix moyen de 10431 €.
  • Le podium par modèle est GG 300 dont le prix est au-delà de la moyenne, de même que les MONTESA secondes (prix moyen 11600 €) et la BETA 300 EVO, la plus chère des 2 temps de la marque italienne. 

Enfin, pour clore le chapitre du prix, si on prend les chiffres d’ELECTRIC MOTION, qui a vendu 173 motos en France en 2023 (en baisse de 20 unités par rapport à 2022),  celle-ci se placerait en troisième position si on l’intègre aux motos de trial, chipant la place sur le podium de SHERCO, et largement, avec 40 unités de plus, malgré un prix moyen (EPURE & ESCAPE) plus élevé que le prix moyen de nos motos de trial thermiques en 2023.

De plus, selon certaines sources très sures, le marché de l’occasion a aussi souffert, pourtant il est, par essence, moins onéreux que le neuf.

Donc le mal est plus profond et nous allons répéter une fois de plus ce qui, pour nous, en sont les causes.

Tout d’abord le manque d’image. La société a évolué fortement depuis les années 70-80 et ce qui faisait rêver autrefois ne le fait plus forcément, à moins … d’entretenir la flamme (ex. le DAKAR). Pour faire rêver il faut connaitre, pour connaître il faut que ce soit porté à la connaissance du plus grand nombre or, force est de constater que la présence médiatique du trial en France est proche de pas grand chose.

Il y a quelques années Planète Trial avait lancé un hameçon au monde du trial en proposant que tous abondent à une cagnotte qui aurait été utilisée pour rémunérer une agence de communication maîtrisant bien son art, dont la mission aurait été de travailler sur ce manque important d’image. À part quelques passionnés (toujours les mêmes) qui avaient répondu « présents » le reste de notre petit monde était resté indifférent à cette proposition que nous avions dès lors abandonné.

Et pourtant la suite d’histoire nous donne malheureusement raison : depuis le trial n’a cessé de régresser.

Seconde étape, après avoir pendant quelques mois redoré l’image de notre sport, de ses valeurs, de sa beauté, il faut l’apporter vers le plus grand nombre de personnes.

Tout d’abord en s’appuyant sur les excellentes écoles de trial et les clubs de passionnés, afin de faire briller notre discipline aux yeux des enfants. Cela peut prendre plusieurs formes,  mais surtout il faut ALLER à EUX et non pas espérer qu’ils viennent à nous. Cela peut se faire grâce aux petites motos de trial électriques, en collaboration avec les écoles ou les municipalités des petits villages et de villes, dans lesquelles on pourrait imaginer des démos avec petits et grands. Mais aussi au travers de « tournées » profitant de grands événements sportifs sur lesquels s’appuyer et profiter de leur image.

Sportivement tout est à remodeler. Tout d’abord le Championnat de France, dont la plupart des courses se font … sans public ou presque. Il faut que la FFM aide vraiment les clubs qui organisent à communiquer (mais aussi qu’elle même le fasse vraiment et correctement). Imaginer des solutions pour attirer les gens : jeux, loterie etc.

Relancer le trial urbain car lui seul a prouvé dans les années 2010, qu’il amène véritablement le trial vers les gens. Recréer donc le Championnat de France de Trial Urbain avec pour objectif 5 manches pour sa cinquième année d’existence, avec, bien entendu, une belle couverture médiatique.

Et, pourquoi pas, comme déjà suggéré, créer un Championnat de France de Trial Indoor : rien qu’avec les indoors d’exhibition qu’il y a eu cette année, il y a une base à ce championnat.

Second chantier sportif au niveau des trials de ligues. Retrouver, là où c’est nécessaire, davantage de convivialité, sans oblitérer l’aspect sportif. Pour cela la FFM doit travailler avec les clubs en les ÉCOUTANT vraiment et non pas en prêchant la « mauvaise » parole de la fédération qui est en échec complet sur le trial.

Enfin, sportivement il y a le chantier FIM. Regardez combien de temps il a fallu pour qu’enfin le stop revienne : le problème c’est que pendant ce temps le trial a souffert. En effet le non stop n’a aucun intérêt télévisé, il est trop compliqué à juger donc à comprendre pour le néophyte : bref un mal profond signé Thierry MICHAUD a sévi trop longtemps.

Donc il faut virer Thierry MICHAUD, le remplacer par une personne ayant une véritable vision sportive et médiatique du trial mondial. 

Force est de constater que ces dernières années de nombreux clubs ayant postulés à l’organisation d’un mondial, ont jeté l’éponge : dernier exemple en date, le GP de France 2024, repris (une fois encore : merci Didier VALADE) par CAHORS.

Ayant fait partie du noyau dur de l’organisation du dernier TRIAL GP de France à Vertolaye, je peux affirmer que si on veut faire une épreuve digne de ce nm cela demande un investissement humain énorme, et un budget tout aussi gros (+/- 200 K€ à Vertolaye).  Il faut donc que la FIM rende cette organisation plus simple, moins onéreuse, qu’elle apporte bien davantage du point de vue médiatique que son riquiqui « FIM-TV » que seuls les initiés connaissent. Qu’elle INNOVE, avec, par exemple, pourquoi pas, organiser un TRIAL GP dans le cadre d’un MOTO GP ou MX ?

Enfin rendre le mondial intéressant : mettre des « handicaps » aux meilleurs comme cela se fait en rallye avec l’ouverture des spéciales par le leader. 

Thierry MICHAUD a fait preuve de toute son incompétence pendant de nombreuses années, alors il est nécessaire de le remplacer par une personne ayant du charisme, des idées, de l’envergure, une approche médiatique poussée … Pourquoi pas confier la TRIAL GP à un promoteur digne de ce nom comme Amaury Sport Organisation qui prouve avec le DAKAR (et d’autres organisations très médiatiques) que l’on peu encore intéresser de nombreuses personnes avec ce qui n’est pas dans l’air du temps !

Bref, le trial doit renaitre de ses cendres, repousser ses préjugés, se diriger vers la modernité. Au final faire tout ce que ceux qui ont le pouvoir sportif n’ont pas fait car ils n’en ont pas visiblement ni les capacités ni les compétences.

Le trial doit faire sa révolution !