Electric or not electric, that’s the question …

Bon, avant tout désolé pour ce titre en anglais, paraphrasant William Shakespeare dans Hamlet, où le prince exprime par cette question le doute absolu de l’existence et de la mort.

Bref, j’arrête là la référence au titre anglais de cette news qui exprime donc le doute terrible quant au choix de sa future moto de trial : électrique ou pas ?

Si je vous parle de cela ce matin c’est que j’ai été confronté à cette question, aussi j’imagine que d’autres trialistes se la sont posée, se la posent et se la poseront.

Avant tout je tiens à préciser que je suis véritablement convaincu que le futur de notre sport sera largement électrique.

J’en avais parlé en le 13 Janvier 2015 (lire l’article)  ou encore le 19 Juillet 2018 (lire l’article), et bien d’autres fois.

En effet, avec l’évolution de notre société, les réels besoins de la planète terre de mieux respirer, même si le trial représente une quantité totalement négligeable de la pollution mondiale, il va falloir de plus en plus composer avec l’écologie et si on ne veut pas que notre passion disparaisse, il faut la rendre plus écologiquement acceptable.

Par conséquent, les motos de trial électriques, qui répondent tout à fait à cette attente, ont probablement de beaux jours devant elles. D’autant plus si, comme nous l’avons appelé des nos voeux très souvent sur www.planetetrial.com, le developpement de clubs de trial dans les villes, au plus près des populations, serait un véritable tremplin à l’essor de notre sport et que, dans ce cas, le configuration électrique des motos est en totale adéquation avec les impératifs sanitaires, écologiques et pratiques.

Fort de tout cela, je me suis donc posé la question de changer de moto et de passer à l’électrique.

Un des points fort de la nouvelle ELECTRIC MOTION EPURE, c’est sont look résolument moderne, son offre à trois niveaux de « performances », et, on l’a bien vu avec Gaël CHATAGNO et Martin POCHEZ en championnat de France S1 : elle est dans le coup.

Cependant, avec d’acheter il faut essayer, et ceci est d’autant plus important avec l’électrique, car cela change quand même pas mal par rapport au thermique.

Par chance, un des me compagnons du Moto Club du Livradois, a craqué pour une EPURE Race, dotée d’un embrayage à diaphragme, d’un poids dans la norme, d’un cadre moderne et de suspensions top.

Il faut l’avouer, les premiers tours de roues sont … déconcertants, pour ne pas dire déstabilisants …

Si, certes, pour les très bons pilotes, comme ceux déjà cités ou Julien PERRET qui a fait le mondial électrique cette année, l’adaptation est nécessaire mais probablement assez rapide, pour le quidam moyen c’est plus compliqué.

Arrivée de la puissance, décélérations, inertie, action de l’embrayage, on est un peu perdu et il faut du temps pour commencer à s’habituer à la moto.

Mon camarade de club a mis quelques semaines pour s’y faire et il est vrai qu’aujourd’hui il roule tout aussi bien avec sa EPURE qu’il le faisait avec ses motos thermiques antérieures. Le tout avec très peu de bruit et, c’est à signaler, lors de nos nombreuses sorties, jamais il n’a dû faire face à un manque de réserve dans sa batterie.

Bref, le bilan est très positif et il semble qu’il ne regrette pas son achat. En tout cas nous qui roulions avec lui avant le confinement, nous ne l’avons jamais entendu émettre le moindre regret.

Pourtant, malgré toutes ses qualités et mes convictions du futur du trial avec l’électrique, ce n’est pas cette moto que j’ai achetée.

Je l’ai pas mal essayée cette EPURE et même si ce fut difficile de m’adapter au début, au vu de la façon dont mon camarade avait réussi à l’apprivoiser, je n’avais aucun doute quant à ma capacité à faire de même, avec de la patience et de la persévérance.

Non, ce sont deux autres points qui ont orienté mon choix vers le thermique.

Le premier c’est mon souhait de pouvoir refaire quelques classiques à l’avenir : le petit bidon d’essence de 0,5 l dans le sac à dos (juste en cas de besoin) est quand même plus facile à gérer que la batterie.

Le second, et non des moindres, c’est le prix de cette moto qui atteint, pas tout à fait mais presque, les 10000 € ! dans sa version Race, celle qui colle le plus avec les thermiques.

En me basant sur le dernier exemplaire de Trial Magazine (à consommer sans modération) je vous ai fait un petit tableau des trials 125 puisque c’est l’équivalent cylindrée de la EPURE. 

Et comme, parallèlement je lisais un article sur l’excellent magazine MOTO REVUE, un comparatif de Roadsters (Yamaha MT-07 / Kawasaki Z 650 / Suzuki SV 650 / Benelli 752 S), pour le fun, j’ai ajouté à ce tableau la Yamaha.

En effet, je me suis amusé à donner un prix au kilo de chacune des 125 trial et aussi pour la Yamaha, certes de cylindrée bien plus importante, mais dont il était intéressant de comparer le prix au Kg à nos trials.

trial-prix-2020.png

N’ayant pas les poids précis de nos trials, je suis parti sur un 70 Kg pour toutes, et si les constructeurs, importateurs me transmettent les poids réels, je me ferais un plaisir d’actualiser mon tableau.

Au-delà du prix de la EPURE, ce prix au kilo montre bien l’énorme différence entre des motos fabriquées en petites séries (les trials) et les motos de grandes series.

Pour revenir au prix de la moto électrique, je sais bien combien cette superbe moto a demandé de temps en R & D,  de test, que la batterie reste un point important dans le prix de revient, mais quand même, c’est une moto sans carburateur, sans boite à air, sans boite de vitesse, sans réservoir, sans filtre à air, avec un moteur électrique dont la simplicité technologique est bien connue depuis très longtemps.

Au final, même si certaines thermiques ont un prix assez élevé et parfois pas si loin du prix de l’électrique, il y a quand même plus de matières, plus de pièces et donc une meilleure justification de leurs prix (injection, démarreur électrique).

En conclusion je reste convaincu que le futur du trial est et sera électrique, mais avec des motos à prix plus abordables. Enfin ce n’est que mon avis …

Vive le trial … électrique et thermique …