Affaire Allassac : la réalité de la vision de la FFM …

Souvenez-vous : lors de la manche du Championnat de France de Trial 2021 à ALLASSAC, les pilotes FRANÇAIS de la catégorie ÉLITE n’avaient pas pris le départ suite à une réunion de Jury durant laquelle il fut prononcé l’annulation du jugement des commissaires qui avaient constaté un « tombé de flèche » de Jeroni FAJARDO, lors de la zone de qualifications du Samedi, ce qui chamboulait l’ordre des départs, ordre qui avait pas mal d’importance compte tenu qu’il avait plu et que de nombreuses zones étaient assez … glissantes …

Les pilotes avaient reçu très tardivement l’information et donc leur heure de départ, et après s’être consultés ils avaient décidé de ne par participer à cette épreuve, ce qui fut dommage pour le public et pour l’AMA, club organisateur, qui avait repris cette manche de Championnat de France, quelques semaines auparavant, suite à la défection de MASSAIS.

Dans le Procès Verbal du Congrès FFM, à la page 4 sur 16, on retrouve enfin la vision de la Commission Trial sur cet événement. Voici un copier coller de ce qu’en a dit le Président, François COURBOULEIX :

« Cette épreuve a surtout été marquée par une contestation de certains pilotes de la catégorie Elite, refusant de prendre le départ de la course du fait d’un litige à la zone de qualification et de la présence de pilotes étrangers. La commission déplore l’attitude de ces trois pilotes, d’autant que la présence de ces espagnols tire le niveau vers le haut et offre une meilleure visibilité au championnat. Outre le fond, la forme des revendications n’a pas non plus été appréciée dans la mesure où ces pilotes pourraient plutôt faire entendre leur voix par l’intermédiaire de leur déléguée, où l’image du championnat va pâtir de cette action, d’autant que le club organisateur en est la première victime.

Les pilotes frondeurs ont par la suite été convoqués au siège de la Fédération par le Président Sébastien POIRIER et François COURBOULEIX. Ce rendez-vous a abouti à la publication d’un communiqué d’excuses de la part des pilotes, notamment à destination du club organisateur. »

On retrouve donc dans ces propos la véritable position de la FFM, à savoir :

  • Seuls les pilotes sont responsables.
  • Aucun mea culpa quant au déjugement des commissaires.
  • Une vision autoritaire du conflit « … les pilotes ont été convoqués … »
  • Un soulagement car la FFM se sent victorieuse puisqu’elle a obtenu une « publication d’un communiqué d’excuses … ».

Pour avoir discuté avec certains pilotes et membres de leur entourages, lorsque les pilotes se sont rendus à la FFM ils pensaient que c’était une « invitation » à une réunion de dialogue et non pas à une « convocation ». Lors de cette réunion ils ont pensé qu’on les avait écouté, mieux entendus, et là rien n’est loin sur à la lecture de ce procès verbal.

Puis, comme de coutume, le Président de la FFM a rejoint la Commission Trial et ses invités, et voici ce que relate le Procès Verbal quant à l’intervention de Sébastien POIRIER, aux pages 12 & 13 :

« Sébastien POIRIER débute son intervention en remerciant la commission pour le travail réalisé pour garantir une saison 2021 avec un calendrier consistant dans un contexte difficile … / … Le Président de la Fédération revient sur les évènements qui se sont déroulés sur l’épreuve d’Allassac. Il regrette que le contexte favorable et le bon état d’esprit entrevu au Trial des Nations ait volé en éclat dès la semaine suivante avec une grève des trois pilotes Elites. Plutôt que des sanctions disciplinaires, il a fait le choix de rencontrer les pilotes au siège de la Fédération, en présence de François COURBOULEIX. Il pense que le message a bien été compris et que cet épisode servira à tirer la discipline trial vers le haut. Le Président s’engage par ailleurs à appeler et à témoigner de son soutien à Michel CHOUFFIER, Président du Moto-Club et première victime bien malgré-lui de cet épisode.

Sébastien POIRIER indique qu’il a souhaité qu’un point soit fait entre chaque commission et la Direction Technique Nationale au sujet du haut-niveau et ce dès le début de sa mandature. Il constate que le haut-niveau en trial a besoin de plus de rigueur. Des choix forts ont été faits cette année au niveau du personnel pour remédier à ce manque de résultat.

A l’image du lancement de la filière vitesse, il pense que les performances au haut-niveau passent par le bas de l’échelle et avant tout par les écoles EFM. Il ajoute que les écoles de trial représentent d’ailleurs la moitié de ces écoles. »

 

Si on ne peut qu’être d’accord avec Sébastien POIRIER quand il félicite la Commission Trial d’avoir, malgré un contexte compliqué, réussi à maintenir un Championnat de France cette année, pour le reste c’est plus litigieux.

En effet, vous aurez noté que le Président parle de « sanctions disciplinaires » qui auraient pu être prises mais qu’à aucun moment les préoccupations des pilotes sont évoquées. Que lui non plus n’évoque pas le déjugement des commissaires ce qui a été le déclencheur de cette affaire.

Sébastien POIRIER dit également que « des choix forts ont été faits cette année au niveau du personnel pour remédier ce manque de résultat » : quels choix forts ? Quels personnels ? Quelles actions précises au-delà de celles réalisées comme d’habitude depuis des années ?

Enfin, OUI, « les performances du haut-niveau passent par le bas de l’échelle » mais que fait-on CONCRÈTEMENT dès aujourd’hui pour nos quelques pilotes de haut niveau ? Et pour ceux qui sont juste derrière ? Des stages FFM de temps en temps ? Mais est-ce vraiment suffisant ? 

Vous l’aurez compris, malgré les apparences qu’elle veut afficher, la FFM est à l’ouest du trial ! Certes ce n’est pas nouveau, mais vu l’état de notre sport, cela devient de plus en plus préoccupant (et dommageable au développement du trial en France).

Il est nécessaire et impératif que la FFM dépasse la dialectique et passe résolument à l’action … avec efficacité.