Il y a quelques années de cela, j’ai eu le privilège de faire quelques tours de roues avec la moto de trial usine d’Adam RAGA.
C’était au CHAMADOU où Adam était venu s’entraîner et j’avais été surpris par la douceur de sa GAS GAS dans les très bas régimes et, plus généralement, sa facilité à la piloter, pour peu qu’on ne tente pas de surpasser son propre niveau, et qu’on reste docile sur la poignée de gaz.
Ce weekend j’ai profité de la présence de Benoit BINCAZ dans mon petit village d’Auvergne, Bertignat, où il a passé toute la semaine dernière avec Loris GUBIAN, chez mon ami Matthieu POUGET.
D’ailleurs nous vous avons proposé de nombreuses vidéos et photos de cette semaine studieuse en Livradois.
Esthétiquement la moto est très belle, idem à la version grand public et seuls quelques petits détails trahissent la préparation de l’usine BETA MOTOR.
Secret d’usine oblige, nous n’avons pas eu de grosses révélations de la part de Benoit. On a constaté que l’amortisseur était doté d’une bonbonne permettant au champion de France Élite 2020 d’ajuster ses réglages.
Ma dernière expérience sur un BETA est assez ancienne et, il faut le dire, un peu spéciale, puisque c’était un roulage avec la 125 de Loulou THOMAS, une ancienne machine utilisée par KENNY en compétition (championnat du monde 125 si je ne me trompe pas) … mais plus de la première jeunesse.
Une fois monté sur la moto de Benoit, autant dire que ce fut bien différent de celle de Loulou.
Tout d’abord pour la démarrer .
En effet, même si je suis gaucher, cela fait une paye que je n’avais pas actionné de Kick avec la jambe gauche et j’avoue que la compression du 300 cc, en restant un pied au sol, a eu raison de mes intentions.
Par contre, debout sur la moto, même s’il faut pousser fort, ce n’est pas surhumain, mais on sent bien que le moteur est hyper compressée … ce qui est nécessaire à un maximum de puissance et de couple.
Dès les premier tours de roues on sent que la moto « aspire » le terrain : ferme mais doux à la fois, aussi étrange que cela puisse paraître, en roulant sur les quelques centaines de mètres qui me séparaient de la zone, on comprend mieux pourquoi, au-delà des qualités des pilotes de très haut niveau, rouler vite en inter-zone c’est facile avec une telle moto.
Le guidage de la moto avec le guidon est d’une facilité et d’une précision déconcertantes.
Côté gaz, eh bien si en bas la moto est très douce, on sent que la force est en elle et dès qu’on tourne la poignée droite, la cavalerie arrive tout de suite.
Pas de façon hyper brutale, mais bien présente, et c’est là que j’ai senti la différence avec ce que j’avais en mémoire de la GAS GAS d’Adam RAGA : la BETA est un peu plus radicale.
On surprend vite la roue avant se lever un peu lorsque l’on accélère et donc, à mon niveau, il a fallu vite doser pour ne pas risquer la correctionnelle.
En zone autant vous dire que j’ai redoublé d’attention, car je me voyais mal revenir vers Benoit et lui dire que j’avais chiffonné sa moto d’usine. De plus, comme la moto est très douce en bas, et qu’elle envoie fort, il n’en fallait pas beaucoup pour franchir les montées choisies.
En virage la moto est irréprochable.
Avec cette moto on est loin de la sensation « morceau de bois » (donc rigide) que l’on ressent en général sur une BETA. Tant qu’on reste à bas régime pour ne pas se faire dépasser par la moto, on est sur un vrai vélo : la moto est incroyablement agréable.
Côté frein, cela freine très bien, mais je n’ai pas ressenti de différence avec ma moto … pas préparée usine celle-là !
La plus grande qualité de cette moto c’est probablement sa capacité d’adhérence et de traction.
Elle est incroyable : je me suis surpris à poursuivre une montée en sous-bois, dépassant les limites de la zone tracée, juste pour continuer de profiter de la façon donc elle est plaquée au sol tout en absorbant le terrain, le tout sur un filet de gaz.
Pour moi, petit pilote lambda, les deux points noirs furent l’embrayage et le ralenti.
L’embrayage qui est fait pour propulser cette superbe moto sur des obstacles que je ne franchirai jamais … même pas en rêve !
Il est plutôt dur et repousse un peu l’index : mais c’est un réglage pour pilote de très haut niveau, aussi on ne peut pas imputer ceci comme un défaut.
Le second c’est le ralenti qui est très bas : Benoit il aime bien … moi pas du tout … mais c’est sa moto après tout.
Ayant calé dans une reprise en zone, il m’a fallu la redémarrer et heureusement qu’un arbre était tout proche pour que je puisse m’appuyer et pousser fort sur le kick.
Au final c’est sur que si la partie cycle pourrait convenir à tous les trialistes, de même que les suspensions et les freins, côté moteur c’est une autre paire de manches, mais c’est normal, cette moto est destinée à un pilote qui ambitionne de doubler son titre de champion de France Élite et de figurer dans le top cinq mondial … il lui faut la machine capable de répondre à ses ambitions !
Pour la petite histoire, Benoit se rend tous les mois au service compétition de BETA MOTOR vers Milan, où la moto est auscultée et où l’écoute du pilote est totale.
Pour conclue, je tiens à remercier Benoit pour son immense gentillesse et sa simplicité.
Je connais ce garçon depuis des années, et il est toujours aussi gentil, simple, souriant et chaleureux qu’il était lorsqu’il a fait ses premiers tours de roues en trial.
Merci donc Benoit pour cet essai et ta gentillesse et … surtout … ne change pas … tu est un garçon formidable !!